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Zoom sur un grand accompli des temps anciens : le Mahasiddha Saraha

Saraha (on pense qu’il vécut 8ème siècle) fait partie d’un ensemble de 84 mahasiddhas « Grands accomplis » de l’Inde qui se manifestèrent entre le 7ème et le 12ème siècle. En marge de l’orthodoxie ils se sont éloignés de l’enseignement monastique qui tendait à enliser les érudits dans des études et des débats scholastiques interminables. Ils ont tracé un chemin spirituel, le Tantra, en dehors des bornes fixées par l’ordre social et religieux. Seule importait pour eux l’illumination intérieure.

L'exemple et l'enseignement de Saraha ont gardé toute leur modernité et nous enseignent à sortir des sentiers battus pour trouver notre véritable chemin dans cette vie.



Qui était les Mahasiddhas ?

Les mahasiddhas appartenaient à la vie laïque : tailleurs, potiers, forgerons, pêcheurs, marchands d’alcool, rois ou mendiants. Saraha était fléchier. D'autres avaient un comportement encore plus marginal, buvant, vivant dans des maisons de passe ou se nourrissant de carcasses de poissons comme Tilopa. Les mahasiddhas rejetaient toutes les apparences mondaines pour s'installer au cœur de la nature non-duelle des choses. Ils transformaient leur travail ordinaire en activité spirituelle.

Les mahasiddhas ont eu une grande influence sur la spiritualité tibétaine notamment sur la lignée à laquelle appartenait le grand yogi Milarépa (11ème siècle), un des deux grands saints du bouddhisme tibétain avec Padmasambhava.

Saraha est surtout connu pour ses chants mystiques non dualistes, au-delà de toute convention et de tout rituel, comme l’exprime cet extrait du Chant Royal : « Quiconque, privé de l’inné, recherche le nirvana, ne peut aucunement prétendre à la vérité absolue. Comment absorbé par autre chose, pourrait-il gagner la délivrance ?


Saraha et le curry de radis

Saraha demanda un jour à sa femme de lui préparer un curry de radis. Pendant qu'elle le faisait, Saraha entra dans une méditation profonde. Son absorption méditative fut si complète qu'il y demeura pendant douze ans. Lorsqu'il sortit de sa méditation douze longues années plus tard, il demanda à la jeune femme s'il pouvait avoir un peu de ce curry de radis. Les réponses directes qu'elle lui donna furent son enseignement. Elle lui répondit : "Vous restez assis en samadhi pendant douze ans et la première chose que vous demandez est du curry de radis ?".

Saraha comprit l'enseignement et réalisa que sa pratique méditative ne l'avait pas libéré mais jus