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Découvrir la vie sacrée

« Savoir ce contre quoi on ne peut rien et l’accepter comme sa destinée, voilà la vertu suprême. » Tchouang-tseu

Du coup, l’angoisse qui paralyse notre activité et anéantit notre espoir, disparaît ; du coup une sorte d’exaltation calme et printanière nous rassure et nous réchauffe corps et âme. Comment peut-on nier la sagesse de Tchouang-tseu qui consiste à inspirer aux hommes du sang-froid devant la souffrance, la mort imminente et même devant la destruction éventuelle de l’univers.

Au quotidien les problèmes peuvent surgir tout d’un coup, on peut avoir un éclair de doute, de découragement, de souffrance, d’émotion violente ou de panique. Mais au même instant il est aussi possible de percevoir un éclair de sacré dans tout ce qui surgit et de prendre soudain conscience du sacré inconditionnel. C’est comme une fenêtre qui s’ouvre et laisse l’esprit s’élargir sur un ciel immense. La douleur, ou la souffrance ressentie, se noie dans une perspective tellement plus riche et large, qu’elle se dissout pour n’être plus qu’un point dans un ciel sans limite. Cette expérience ressemble à l’étincelle de confiance. Cultiver le monde sacré permet à l’ensemble de notre expérience du monde phénoménal de s’intégrer au mandala[1] de notre vie, c'est-à-dire à la structure fondamentale éveillée de notre vie. Le sacré n’est pas un simple concept, on le vit. Réaliser le sacré signifie sentir un élément de puissance et de dignité en toute chose. Apprécier le sacré c’est apprécier le ciel où on peut faire apparaître le Soleil du Grand Est. En explorant l’éclair du sacré on y trouve un certain sens de l’humour. Il ne s’agit pas de ridiculiser le monde, mais plutôt mais plutôt de découvrir la qualité ludique et le toucher léger. Quand on comprend ainsi le sacré, l’existence est ainsi fortifiée par un sentiment d’appréciation. Si la peur essaie de se déchaîner contre nous, elle nous trouve bien glissant et tombe facilement. Le sacré rend la vie plus spacieuse et plus accommodante. On se met à voir clairement le monde samsarique (du soleil couchant) parce qu’on est brillamment éclairé et que le monde qu’on habite l’est aussi. Ainsi le Guerrier devient invincible car il voit clairement le monde qu’il habite, mais aussi celui de son adversaire. Invincible ne signifie pas insensible. Au contraire comme on est sensible vif et robuste, on sait être aussi dur que le diamant. Invincible ne signifie pas non plus qu’on ne rencontre jamais l’adversité. Cette qualité signifie qu’on n’est pas démoli par les vents contraires, par les obstacles, par les déconvenues ou les trahisons, on est totalement touché par ce qui arrive mais jamais démoli car on est au-dessus, dans l’immensité d’un ciel sans limite. Découvrir le sacré apporte des sentiments de solitude, de tristesse et de tendresse. Difficile de communiquer avec les autres tous les aspects de son existence. Mais ce n’est pas vraiment un problème, ça incite à l’humilité, il n’y a jamais moyen de tout dévoiler, on restera toujours à distance. Cette nostalgie de l’être et de la fusion, donne tendresse et équilibre à l’expérience. Le Guerrier n’a ainsi pas l’impression d’être dans une cuirasse étincelante d’invincibilité, il est toujours touché par ce qui émerge. Il ne peut pas tomber dans le travers de l’orgueil car il perçoit la fragilité et l’inexistence propre de toute chose. La rencontre avec la sagesse s’accompagne toujours de douceur et de tristesse.

[1] Le mandala se présente comme un cercle protecteur de l’esprit et un emblème de la spiritualité

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