"En allant dans votre douleur pour lui faire face ouvertement, vous aurez parfois l'impression de vous battre corps à corps avec elle ou d'être soumis à la torture. Il est précieux de reconnaître que ce sont simplement des pensées. Il est utile de vous souvenir que la pleine conscience n'est pas un combat entre vous et votre douleur, et qu'elle n'en sera un que que si vous en faites un combat. En faire un combat provoquera simplement plus de tensions et donc plus de douleur... Tout comme la douleur physique, la douleur émotionnelle essaie de nous raconter quelque chose. Les émotions doivent être reconnues. Si nous les négligeons, les réprimons, les sublimons, les ignorons, elles couvent et ne trouvent ni résolution ni apaisement. Si nous les dramatisons, les amplifions, et nous préoccupons de leur tumulte sans la moindre conscience de ce que nous faisons, elles traînent ou nous enlisent.
Même dans les affres de la douleur et de la colère, dans les remords tiraillants de la culpabilité, dans les marées moroses de la tristesse et de la peine, et dans la houle de la peur, il est toujours possible d'être présent, de savoir qu'à cet instant je sens de la douleur, je sens de la colère, je me sens coupable, triste, peiné, effrayé ou confus. Aussi étrange que cela puisse paraître, le fait de connaître délibérément vos sentiments dans les moments de souffrance émotionnelle contient en lui même les germes de la guérison. "